Portrait de Victor Hugo

Victor Hugo 

Biographie  

Victor Hugo est considéré comme l'un des plus grands auteurs, dramaturges, romantiques français du XIXe siècle et occupe également une grande place dans la politique pour défendre ses idées. Victor Hugo représente parfaitement la définition de l'éclectisme, c'est un homme pleinement engagé. Il naît le 26 février 1802 à Besançon et meurt le 22 mai 1885 à Paris. Dès son enfance, Victor Hugo possède déjà un talent pour l'écriture, il décrivait toute sa vie rien qu'avec une plume et une feuille. A l'âge de 14 ans, il écrit "Je veux être Chateaubriand ou rien" dans son journal. C'est à cet âge qu'il commence à versifier, apprendre les rimes et la mesure. Ses parents se séparent malheureusement en 1812, ce qui l'amène à se rapprocher de sa mère, Sophie Trébuchet. Entre temps, il tombe amoureux de son amie d'enfance, Adèle Foucher et l'épouse le 12 octobre 1822. Deux ans plus tard, naît Leopoldine, sa fille aînée suivie de 4 autres enfants : Adèle, François-Victor, Charles et Léopold.  

En 1817, Victor Hugo s'inscrit dans plusieurs académies pour participer à des concours et reçoit quelques prix mais sans grand éclat.  Il publie ensuite son premier recueil de poèmes "Odes" qui le rend célèbre à seulement 19 ans. Louis XVIII, qui possède un exemplaire, lui accorde une pension annuelle de mille francs pour qu'il puisse vivre de sa passion. Malheureusement, un drame éclate dans sa vie : sa mère meurt le 27 juin 1821, ce qui le touche énormément. 

Les années théâtrales  

Autour des années 1830, Victor Hugo se consacre énormément au théâtre et il décide de casser les règles du classicisme en publiant "Cromwell" en 1827.  En 1830, Victor Hugo publie Hernani. Il y a inséré toutes les nouveautés qu'il souhaitait apporter au théâtre, c'est l'occasion d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes. La pièce a lieu le 25 février 1830  au Théâtre-Français. Dès le début, les querelles commencent et on en vient aux mains. S'en suit un combat entre les romantiques et les anciens qui marque l'histoire de la littérature française, celui-ci sera appelé "La bataille d'Hernani". Cette pièce marque aussi le début du nouveau courant : le romantisme. Après cet événement, Victor Hugo écrit plusieurs pièces célèbres comme :  Marion de Lorme (1831), Le roi s'amuse (1832), Lucrèce Borgia (1833), Angelo, tyran de Padoue (1835)... jusqu'en 1843. 

Le 4 septembre 1843, un nouveau drame arrive dans sa vie, la noyade de sa fille Léopoldine et de son gendre. Celle-ci l'affecte terriblement. Il s'est inspiré de cette tragédie pour écrire un nouveau recueil en 1856 sous le nom des "Contemplations" et notamment  son poème "Demain dès l'aube" qui devint un de ses poèmes les plus célèbres.

La bataille d'Hernani (Caricature de Grandville, 1836) 

Les grands romans

On lui doit une réflexion sur la condition humaine, dans Les Misérables. Pour décrire et faire vivre les nombreux personnages qui s'y trouvent, Victor Hugo a, tout au long de sa vie, noté dans des carnets tout ce qu'il a vu. Par exemple, une prostituée qui se dispute avec un bourgeois donnera le personnage de Fanzine. "Jean Valjean" sera imaginé à partir d'un inconnu que Victor Hugo croise dans la rue alors qu'il est arrêté par deux gendarmes.  

Il écrit une seconde oeuvre historique "Notre Dame de Paris" qui met en scène l'amour impossible de "Quasimodo" pour une belle bohémienne : "Esmeralda". 



"Les djins"

Voici un exemple de poème écrit par Victor Hugo où il utilise une technique très intéressante.

 

Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.
Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !
La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.
La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.
On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.

Poème "Les djins" de Victor Hugo

Ce poème a été écrit en 1829 à Paris. Les djins sont des créatures surnaturelles dans la mythologie islamique. Dans ce poème, Victor Hugo raconte l'histoire du passage des Djins autour de sa maison.

Nous observons une technique d'écriture très particulière dans ce poème qu'on appelle "la technique du sablier". La forme du poème se présente en mode "crescendo" et "decrescendo" c'est-à-dire que le nombre de syllabes par strophes est à la suite :2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3 et enfin 2.  Ce type d'écriture est en lien avec l'histoire du poème, plus le vers est long plus la puissance de l'essaim de sauterelles est grande.  Plus le vers est cours, plus les djins sont loin. 


Sa vie politique

Après la mort de sa fille, Victor Hugo s'oriente vers la politique. En 1845, il est nommé "Pair de France" par le Roi Louis-Phillipe . En 1848, il est élu à L'Assemblée constituante et en 1851, il condamne le coup d'Etat de Louis - Napoléon Bonaparte qui le condamne à s'exiler en Belgique puis sur les îles de Jersey et Guernesey. En 1852, il écrit un pamphlet depuis Bruxelles intitulé "Napoléon le petit". Son engagement le mène à soutenir des combats dans "Les derniers jours d'un condamné" dans lequel il imagine les derniers moments d'un homme que l'on va exécuter sans qu'on sache ce qu'il a fait.

En 1870, Hugo rentre enfin à Paris. Son accueil est triomphal. Il est aux yeux des Français le "héros républicain" du Second Empire. Le 8 février 1871, il est élu à l'Assemblée nationale et 5 ans plus tard, il sera sénateur.

 

La mort de Victor Hugo 

Victor Hugo continue d'écrire jusqu'à sa mort. Pour ses 80 ans, environ 600 000 personnes défilent devant sa fenêtre. En 1878, il fait un AVC, ce qui l'affaiblit beaucoup et il meurt le 22 mai 1885 d'une congestion pulmonaire. Des personnes du monde entier viennent pour voir sa dépouille exposée sous l'Arc de Triomphe durant une nuit puis il est inhumé au Panthéon.


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